
MBOG BASSA: Institution du mariage-Part III
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- Publié le mardi 17 février 2015 10:04
- Écrit par MBOMBOG KEND DJON et FRANCIS

1. L'institution de la polygamie.
Tous ceux qui s'intéressent à l'anthropologie sociale et culturelle s'interrogent toujours sur l'origine de la polygamie chez nous en étudiant la question des rapports conjugaux. A cette question d'aucuns ont toujours pensé que l'option du régime polygamique des peuples bantu venaient tant de leur cupidité du sexe que par la fausse impression qu'ils avaient de la spiritualité.
A ce titre, je voudrais signifier que la polygamie chez le bantu comme chez nous ne relève pas d'une question spirituelle ni moins de frivolité même si j'ai parlé de déclination en introduction. Elle relève au contraire d'une philosophie propre de vie subséquente d'une volonté de l'être à pouvoir marquer l'histoire et son passage sur la terre. Autrement dit, elle est une question d'affirmation sociale. A travers plusieurs femmes l'ancêtre basaa démontrait sa virilité animale et pécuniaire. C'était le symbole de la force et de la puissance de l'homme. De même qu'aujourd'hui au regards des générations futures qui pourront dire de notre souci monogamique que c'était une affaire de snobisme et d'affirmation d'une certaine galanterie et non vraiment une nécessité.
Selon donc la tradition de nos pères l'institution de la polygamie était conséquente des raisons ou plutôt correctrice des causes suivantes :
- de stérilité avérée de la 1ère femme légitime;
- de la recherche d'un enfant-garçon. Lorsque la première femme ne produisait pas de garçon, cela donnait droit même à l'infidélité de l'homme qui pouvait recourir à tous les moyens pour obtenir un enfant-mâle. Nous avons un propos qui l'illustre : yimil i bôlôg ngandag ma tôńôl. [La perte abonde en recours de recherche]
- d'accident.
C'est surprenant qu'on parle de cas d'accident en parlant des causes de la polygamie chez les anciens basaa. Pourtant il pouvait aisément advenir à un prétendant de se retrouver avec plusieurs femmes qui lui étaient imposées par des circonstances ou d'autres. Selon la tradition de nos pères, le garçon, une fois il devenait mâture, pouvait lui-même choisir sa femme. Toutefois, qu'il le fasse ou pas, son oncle avait également le devoir de lui en procurer aussi bien que son propre père. Par ailleurs, il pouvait arriver que toutes ces femmes adviennent au premier le même jour. Des termes précis et courants de notre langue l'illustrent bien :
- nwaa manyaa ma nań (la femme de l'affirmation de la maturité du garçon)
- nwaa nsań (la femme (choisie) du père.
- nwaa kukumba (la femme offerte par l'oncle)
- nwaa ligégla (la femme héritée du décès d'un proche)
2. Le divorce.
Le divorce n'existait que dans les cas avérés de l'infidélité de la femme ou de son improductivité. On parlait alors dans l'un et l'autre cas de pôô yom et de kom mudaa. Dans ces cas typiques, l'homme pouvait donc convoquer les patriarches qui consentaient (dans ces cas seulement) de rasseoir un rite d'annulation du mariage au cours duquel était organisé un repas des morts, après que la famille de la femme ait remboursé la dot surtout dans le premier cas. Sans ce rite, il était hors de question de se prononcer autrement sur un mariage scellé selon les rites d'usage chez nous. Le cas échéant du contraire on courait le risque de subir la justice immanente des morts convoqués le jour du mariage ou de la dot.
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